Ils sont tous compétents. Mais aucun ne le voit.
Lors d'une formation sur la conduite de réunion, 8 personnes sur 9 se sont sous-estimées dans leur évaluation de départ. Je suis la seule à m'être notée correctement. Ce phénomène, loin d'être anecdotique, révèle un problème majeur : nous ne voyons pas nos propres compétences.
Décryptage du syndrome de l'imposteur et pistes concrètes pour retrouver confiance.
Le ramassage des post-its
Il y a quelques jours, je participais à une formation sur la conduite de réunion.
Premier exercice : le formateur nous demande de nous auto-évaluer. "Sur une échelle de 1 à 10, où vous situez-vous dans votre capacité à animer une réunion efficacement ?"
Les réponses fusent autour de moi :
4/10. 5/10. 3/10.
Moi ? Je me suis notée 8.
Pas par excès de confiance. Juste une évaluation honnête de mes compétences.
Je suis frappée de voir que 8 personnes sur 9 se sous-estiment.
Puis la formation avance. Exercices pratiques. Mises en situation.
Et là, ce que je pressentais se confirme : ces personnes qui s'étaient notées 3 ou 4 animent avec aisance. Elles posent un cadre clair. Elles gèrent les tensions. Elles prennent des décisions.
Au bout des deux jours de formation, le formateur refait l'exercice d'auto-évaluation.
Les notes montent. 7/10.
Qu'est-ce qui a changé ?
Pas leurs compétences. Elles étaient déjà là dès le début.
Leur regard sur eux-mêmes.
Cela m'a fait prendre conscience que je ne suis pas dans la norme.
Pas parce que je suis meilleure. Mais parce que j'ai appris à me voir telle que je suis.
Pourquoi suis-je la seule à m'évaluer correctement ?
Ce n'est pas un hasard
Mon parcours m'a obligée à développer cette capacité :
- Mon évolution professionnelle liée à différentes prises de postes
- 22 ans dans le secteur de la santé
- Coaching et accompagnement depuis des années
J'ai dû apprendre à reconnaître mes forces. Sinon, je n'aurais jamais osé.
Mais surtout, j'ai compris une chose
Se voir correctement n'est pas de l'arrogance. C'est de la lucidité.
Dire "je suis compétent dans ce
domaine" n'enlève rien aux autres.
Reconnaître vos forces ne fait pas de vous un imposteur.
C'est juste la réalité.
Le syndrome de l'imposteur : ce poison silencieux
Qu'est-ce que c'est vraiment ?
Le syndrome de l'imposteur, c'est cette conviction intime que vous n'êtes pas à la hauteur. Que vous avez eu de la chance. Que les autres vont finir par découvrir que vous êtes un imposteur.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes :
- 70% des personnes vivent ce syndrome à un moment de leur vie
- Il touche autant les débutants que les experts
- Il est particulièrement présent dans le secteur médical et chez les nouveaux managers
Dans cette formation ? 8 personnes sur 9.
Les signes qui ne trompent pas
Vous vous reconnaissez peut-être :
Pour les professionnels de santé :
- J'ai 15 ans d'expérience, mais j'ai toujours peur de me tromper
- Je compare sans cesse mes décisions à celles de mes collègues
- Je n'ose pas prendre ce poste de cadre, je ne suis pas légitime
Pour les jeunes et étudiants :
- Je n'ai pas le niveau pour cette filière
- Les autres sont meilleurs que moi
- J'ai eu de la chance au bac, je ne tiendrai pas en prépa
Pour les adultes en reconversion :
- Je suis trop vieux pour recommencer
- Je n'ai pas les compétences nécessaires
- Qui voudrait embaucher quelqu'un comme moi ?
Pourquoi nous nous sous-estimons autant ?
1. Nous voyons les réussites des autres, pas leurs doutes
Sur LinkedIn, tout le monde affiche ses succès. Personne ne partage ses échecs, ses doutes, ses nuits d'angoisse.
Résultat : nous croyons être les seuls à galérer.
Dans cette formation, chacun pensait être le plus faible. Aucun ne l'était.
2. L'éducation française valorise la critique
Dès l'école, on apprend à voir ce qui ne va pas plutôt que ce qui fonctionne. Les copies reviennent annotées en rouge. Les compliments sont rares.
Cette culture de la critique nous poursuit jusqu'à l'âge adulte.
3. Plus on est compétent, plus on doute
C'est le paradoxe : les vrais imposteurs ne doutent jamais. Ce sont les personnes exigeantes, consciencieuses, qui se remettent en question.
Si vous doutez de vos compétences, c'est probablement que vous en avez.
Comment sortir de la sous-estimation ?
1. Listez vos réussites de manière objective
Prenez 10 minutes. Notez :
- 3 situations où vous avez réussi (même "petites")
- 3 compliments reçus récemment (même informels)
- 3 compétences que les autres vous reconnaissent
Exemples concrets :
- J'ai géré une situation de crise avec un patient agressif
- Mon collègue m'a dit : tu expliques toujours bien les choses
- Je sais poser un cadre clair avec mon équipe
Gardez cette liste. Relisez-la quand le doute revient.
2. Demandez un regard extérieur
Nous sommes les plus mauvais juges de nous-mêmes.
Demandez à 3 personnes de confiance : "Selon toi, quelles sont mes 3 principales forces ?"
Vous serez surpris. Les autres voient ce que vous ne voyez pas.
Dans la formation, les participants ont découvert des forces qu'ils ignoraient avoir.
3. Comparez-vous à VOUS, pas aux autres
Arrêtez de vous mesurer aux meilleurs de votre domaine.
Comparez-vous à vous-même il y a 6 mois, 1 an, 5 ans.
Vous avez progressé. C'est ça qui compte.
4 . Acceptez l'imperfection
Vous n'avez pas besoin d'être excellent en tout.
Vous avez le droit d'avoir des zones de fragilité.
Personne n'est compétent partout. Même les experts.
5 . Parlez-en
Le syndrome de l'imposteur prospère dans le silence.
Dès que vous en parlez, vous réalisez que vous n'êtes pas seul.
Dans cette formation, quand le formateur a abordé le sujet, tout le monde s'est reconnu.
Et souvent, la personne en face vous dit : "Moi aussi."
Les pièges à éviter
Attendre d'être "prêt"
Vous ne serez jamais 100% prêt. Personne ne l'est.
Si vous attendez d'être parfait pour oser, vous n'oserez jamais.
Minimiser vos réussites
J'ai juste eu de la chance.
Ce n'était pas si difficile.
N'importe qui aurait pu le faire.
Non. Vous avez réussi parce que vous aviez les compétences. Point.
Croire que les autres ne doutent pas
Cette personne que vous admirez ? Elle doute aussi.
Ce collègue qui a l'air sûr de lui ? Il se pose les mêmes questions que vous.
Le doute est universel. Vous n'êtes pas seul.
8 personnes sur 9 se sont sous-estimées au départ.
Toutes avaient les compétences nécessaires pour animer une réunion efficacement.
Aucune ne le voyait.
Ce qui leur manquait, ce n'était pas de la formation. C'était la permission de se voir tels qu'ils sont : compétents.
Et vous, où en êtes-vous ?
Si vous lisez ces lignes en vous disant :
"C'est vrai, je me sous-estime souvent..."
C'est déjà un premier pas.
Reconnaître le problème, c'est commencer à le résoudre.
Maintenant, posez-vous cette question :
"Si je me voyais avec le regard bienveillant que je porte sur les autres, que verrais-je ?"
Peut-être un professionnel compétent qui doute.
Peut-être un jeune plein de potentiel qui ne l'a pas encore réalisé.
Peut-être un adulte capable de réussir sa reconversion.
Vous êtes probablement meilleur que vous ne le pensez
Besoin d'un accompagnement ?
Le syndrome de l'imposteur et la sous-estimation ne se règlent pas toujours seuls.
Parfois, il faut un regard extérieur pour voir ce que vous ne voyez pas.
Je propose des accompagnements personnalisés pour :
- Les professionnels de santé qui doutent de leur légitimité
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Ensemble, nous identifierons vos forces cachées et les blocages qui vous empêchent de les voir.Séverine Girerd
👉 En tant que professionnelle de l'accompagnement, je suis là pour vous aider à garder le cap.


